À Banques alimentaires Canada, nous savons que l’insécurité alimentaire et la santé mentale sont étroitement liées.
Notre recherche initiale prouve que l’insécurité financière et alimentaire ou les problèmes de santé physique peuvent avoir une incidence négative sur la santé mentale. Une personne qui voit sa santé mentale diminuer peut ne plus être en mesure de conserver un emploi et de gagner un revenu ou éprouver des difficultés à le faire, ce qui entraîne une aggravation de son insécurité alimentaire.
Déjà, les banques alimentaires de notre réseau national constatent une augmentation de ce type de cas.
Le rapport Bilan-Faim 2022 de Banques alimentaires Canada indique que 63 % des banques alimentaires considèrent l’augmentation du soutien en santé mentale comme l’une des principales priorités stratégiques pour aider à réduire la faim dans leur communauté, comparativement à 50 % en 2019.
Dans leurs réponses au sondage, les banques alimentaires ont relevé et souligné à maintes reprises les problèmes de santé mentale de leurs clients, ce qui démontre qu’une mauvaise santé mentale est étroitement liée à l’insécurité alimentaire.
« En ce qui concerne leur santé mentale, l’insécurité alimentaire peut entraîner la dépression, l’anxiété et d’autres problèmes mentaux. Cette fragilité risque d’augmenter leurs besoins en matière d’aide alimentaire. »
— Répondant au sondage de la Bilan-Faim, Quebec
« Les soutiens en santé mentale sont encore insuffisants. Les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale et ayant un accès limité à de l’aide trouvent très difficile de conserver un emploi. »
— Répondant au sondage de la Bilan-Faim, Alberta
UN SOUTIEN EN SANTÉ MENTALE ACCRU EST NÉCESSAIRE
Banques alimentaires Canada collabore avec le réseau de 4 750 banques alimentaires et organismes communautaires pour sensibiliser la population et engager des discussions ouvertes sur les politiques sociales à tous les ordres de gouvernement et leur lien avec l’insécurité alimentaire et la santé mentale.
Alors que les ministres fédéral et provinciaux de la Santé vont de l’avant avec les priorités fédérales partagées en matière de santé, telles qu’elles sont décrites dans le cadre de financement convenu plus tôt cette année, d’autres travaux sont nécessaires pour élaborer de nouvelles mesures en santé mentale qui mettront l’accent sur l’incidence des faibles revenus sur la santé mentale et les besoins aigus des adultes vivant seuls en âge de travailler, des personnes handicapées et des personnes aux prises avec des problèmes de dépendance.
Nous recommandons que le gouvernement fédéral, conjointement avec les provinces, commence à travailler à l’établissement d’un seuil de revenu minimum adéquat pour tous les Canadiens.
À l’heure actuelle, il existe une certaine forme de seuil de revenu minimum pour les personnes âgées et les familles avec enfants. Toutefois, les adultes vivant seuls et les personnes handicapées éprouvent d’importantes difficultés.
Des efforts doivent être déployés pour renforcer les seuils existants tout en introduisant de nouvelles mesures de soutien. Une prestation d’invalidité harmonisée entre les gouvernements, des projets pilotes portant sur le revenu minimum et des ressources de soutien en santé mentale améliorées ne sont que quelques exemples de ce dont nous avons besoin pour y parvenir.
La crise du logement à loyer modique nécessite également des solutions immédiates et à long terme.
Les banques alimentaires mentionnent souvent les problèmes de logement ainsi que les problèmes de dépendance et de santé mentale signalés par leurs clients.
Alors que de plus en plus de gens éprouvent des difficultés financières en raison de la hausse des taux hypothécaires, les logements à prix modique se font rares, et il faut du temps pour en construire de nouveaux.
Même s’il faut redoubler d’efforts pour accélérer le développement de ce type de logements, des solutions à court terme comme un programme national d’aide au logement peuvent être envisagées.