La Semaine nationale de l’action bénévole 2024 (du 14 au 20 avril) est l’occasion de célébrer l’incidence du travail de bénévolat et les efforts des bénévoles dévoués qui soutiennent le réseau de 10 associations provinciales et de 5 100 organismes communautaires dont la mission commune est de soulager la faim aujourd’hui et prévenir la faim demain.
Le thème de cette année, « Chaque moment compte », souligne l’importance de chaque bénévole et de chacune de leurs contributions dans le contexte actuel où des centaines de milliers de Canadiens ont plus que jamais besoin d’un soutien alimentaire d’urgence et où la demande dans les banques alimentaires du pays atteint des sommets sans précédent.
Selon le plus récent rapport Bilan-Faim de Banques alimentaires Canada, les banques alimentaires du Canada ont enregistré près de deux millions de visites en mars 2023, ce qui représente une augmentation de 32 % par rapport à mars 2022 et de 78,5 % par rapport à mars 2019, soit la plus forte augmentation jamais enregistrée d’une année à l’autre.
Depuis 2019, avant la pandémie, le nombre total de visites dans les banques alimentaires n’a pas cessé d’augmenter.
Voilà pourquoi nous cherchons à mobiliser davantage les gens pour qu’ils contribuent à prévenir l’épuisement professionnel des bénévoles en consacrant un peu de leur temps à leur banque alimentaire locale.
Pour en savoir plus sur les occasions de bénévolat dans votre région, utilisez notre outil Trouver une banque alimentaire.
« L’épuisement professionnel des bénévoles est notre pire crainte, car nous dépendons énormément de leur travail, et leurs emplois se transforment en postes réguliers et à temps plein en raison du nombre accru de clients. Nous ne pouvons pas suivre le rythme de cette croissance – ce n’est pas viable. »
– Répondant au sondage Bilan-Faim, Ontario
Madi Corry, gestionnaire de programmes à la Campus Food Bank de l’Université de l’Alberta à Edmonton, affirme que la demande accrue expose le personnel et les bénévoles à un risque d’épuisement professionnel.
Selon elle, travailler comme bénévole dans une banque alimentaire peut constituer une expérience très enrichissante, mais aussi épuisante sur le plan émotionnel en raison de l’augmentation continue de la demande.
Janvier 2024 a été l’un des mois les plus achalandés de l’histoire de la Campus Food Bank. Le personnel et les bénévoles ont apporté leur soutien à un total de 1 053 ménages et 1 790 personnes.
De nombreux rendez-vous doivent maintenant être planifiés plusieurs semaines à l’avance, et le temps d’attente a doublé en quelques mois seulement. La banque alimentaire continue toutefois d’accepter les demandes de rendez-vous d’urgence par courriel si un client a un besoin immédiat d’avoir accès à de la nourriture.
Mme Corry ajoute que la situation a fait en sorte d’accroître le nombre de conversations difficiles à la banque alimentaire ainsi que les inquiétudes du personnel et des bénévoles face à la croissance continue de la demande.
« Nos bénévoles n’ont pas le temps de reprendre leur souffle lorsqu’ils travaillent à réapprovisionner les tablettes en articles du garde-manger essentiels et en fruits et légumes pour que les clients puissent les emporter à la maison, explique Mme Corry. Ce rythme effréné fait en sorte qu’ils ont moins de temps pour discuter avec les clients alors qu’il s’agit de moments qu’ils attendent avec impatience à chaque quart de travail. »
Robin Bailey, directeur général de la Burlington Food Bank, affirme que ses bénévoles sont conscients de la forte hausse du nombre de visites, puisque la banque alimentaire a apporté son soutien à plus de personnes au cours des trois premiers mois de cette année qu’au cours de toute l’année 2021.
« Le besoin ne cesse de croître, précise-t-il. Je ne sais pas ce que nous ferions sans nos bénévoles. Ce sont certaines des personnes les plus bienveillantes que je connais et qui ont le désir de démontrer qu’elles se soucient de leur communauté. Leur compassion est extraordinaire et inspirante, mais en même temps, leurs efforts sont-ils suffisants? Que pouvons-nous faire de plus? »