Pour la directrice de la banque alimentaire de Nicola Valley, Derlanda Hewton, et d’autres survivants des catastrophes météorologiques de l’an dernier en Colombie-Britannique, les feux de forêt ravageurs et les pluies diluviennes furent de véritables cauchemars.
Quand un incendie de forêt a détruit environ 90 % du village de Lytton en juin dernier, Mme Hewton et son équipe de bénévoles ont travaillé sans relâche pour mettre en place un centre de distribution temporaire dans des locaux disponibles au Elks Lodge, à Merritt. Là, ils ont pu fournir près de 50 000 kilos de nourriture et de fournitures essentielles à quelque 150 personnes par jour.
Et quand la rivière Coldwater est sortie de son lit en novembre, forçant un ordre d’évacuation à l’échelle de la ville à Merritt, Mme Hewton et son équipe se sont déplacées d’un emplacement à l’autre – salle communautaire ou gymnase d’établissement postsecondaire – pour s’assurer qu’il y avait suffisamment de nourriture disponible.
De retour dans son installation au centre-ville de Merritt, Mme Hewton affirme nourrir de grands rêves pour l’avenir de la banque alimentaire.
Plus qu’une banque alimentaire
Derlanda Hewton est la première à remercier ses collègues des banques alimentaires et associations provinciales du réseau, ainsi que les Canadiens de partout au pays pour leur immense soutien tout au long des feux de forêt et des inondations. Toutefois, elle garde en tête l’objectif audacieux d’autosuffisance, « si de telles catastrophes devaient se reproduire, il nous faudrait avoir notre propre espace », ajoute-t-elle.
« Nous avons vraiment dépassé la capacité de notre bâtiment actuel, déclare-t-elle au sujet de leur installation de 1 850 mètres carrés. Malheureusement, avec la COVID-19, les gens doivent faire la file dehors dans la rue. C’est gênant pour eux, et nous essayons de changer ça. »
En plus de chercher de nouvelles façons de toucher plus de gens avec son équipe à court terme, notamment en offrant des visites aux banques alimentaires sur rendez-vous et des livraisons à domicile, Mme Hewton a commencé à travailler avec son conseil d’administration et un planificateur stratégique à la conception d’une banque alimentaire grande surface qui pourrait contenir une salle d’accueil, un centre d’éducation, une cuisine qui respecte les normes de salubrité alimentaire et plus encore.
« C’est mon rêve », confie-t-elle, ajoutant qu’un centre d’éducation permettrait d’organiser des séminaires sur l’établissement de budget et d’autres ateliers sur la sécurité des moyens de subsistance des ménages. « Les moyens pour apporter de l’aide, surtout si l’on considère l’état du monde actuel, vont devenir de plus en plus difficiles, alors nous devons réinventer les façons d’aider les gens dès maintenant. »
Il faudra un certain temps pour revenir à la normale
Si la banque alimentaire de Nicola Valley a pu réintégrer son espace en janvier, Mme Hewton affirme que ce n’est pas le cas pour des centaines de personnes déplacées en raison des incendies. Elle s’attend aussi à une augmentation des visites de clients après la fermeture par le district régional du bureau de résilience mis en place pour les résidents touchés par les inondations, « surtout avec le coût de plus en plus élevé du panier d’épicerie. »
« Je pense que nous verrons arriver des gens qui n’auraient jamais cru avoir besoin d’une banque alimentaire de leur vie », ajoute Mme Hewton, ce qui explique pourquoi elle milite pour un élargissement de leurs services.
Malgré les défis associés au financement d’un tel projet et à la recherche d’un emplacement convenable, Derlanda Hewton se dit déterminée à voir son rêve de sécurité alimentaire pour tous se réaliser.
« Au cours des deux dernières catastrophes ici en ville, nous avons prouvé que nous sommes plus qu’une banque alimentaire, déclare-t-elle. Nous voulons d’abord et avant tout offrir les services d’une banque alimentaire, mais aussi représenter plus que cela pour les gens. »