Shontell MacInnis, ancienne enseignante à Iqaluit, se souvient à quel point la faim était un problème pour ses élèves pendant l’été.
Mme MacInnis fait maintenant partie du conseil d’administration de la banque alimentaire Niqinik Nuatsivik Nunavut à Iqaluit, seule ville du Nunavut. Elle explique que les Canadiens doivent collaborer pour assurer un accès suffisant à des aliments sains et nutritifs pour les enfants du Grand Nord, surtout pendant l’été, alors que les programmes de repas et de collations scolaires ne sont pas offerts.
« Quand j’enseignais, le besoin était criant, se rappelle Mme MacInnis. Le programme Après la cloche aide à combler cet écart à la fin de l’année scolaire. »
La lutte contre l’insécurité alimentaire dans le Nord canadien
Les communautés autochtones des trois territoires canadiens ont été particulièrement touchées par la colonisation, qui a obligé de nombreuses personnes à se fier aux produits achetés en magasin plutôt qu’à la chasse et à la récolte d’aliments traditionnels. Les communautés éloignées et nordiques sont aux prises avec un manque de possibilités d’emploi, des options limitées de revenu autres que de l’aide sociale et des coûts alimentaires non seulement extrêmement élevés, mais aussi très instables.
Par exemple, à Iqaluit, qui compte environ 7 000 habitants, un panier de provisions nutritif pour une famille de quatre personnes coûtait 1 721,56 $ en mars 2018. Ce même panier aurait coûté 868,47 $ à Ottawa*.
Cela peut expliquer pourquoi 57 % des ménages du Nunavut souffrent d’insécurité alimentaire et pourquoi l’ancienne enseignante affirme que le programme Après la cloche a une telle incidence sur les communautés du Grand Nord.
Après la cloche à Iqaluit
Pour aider les enfants qui souffrent de la faim durant l’été, Banques alimentaires Canada a collaboré avec des entreprises partenaires pour distribuer 175 000 sacs de denrées nutritives à plus de 190 communautés, d’un océan à l’autre, dans le cadre du programme Après la cloche en 2022, y compris à Iqaluit et dans neuf autres communautés dans le Nord canadien.
Grâce à notre commanditaire en nature, Nolinor, les 2 800 sacs de denrées nutritives se sont envolées le 4 mai et ont franchi des milliers de kilomètres pour être livrés à la banque alimentaire Niqinik Nuatsivik Nunavut.
« On le voit dans leur visage. Les gens sont tellement heureux quand ils reçoivent les denrées », déclare Mme MacInnis à l’occasion des journées de distribution du programme Après la cloche. « Les enfants adorent les fruits frais, ça les rend toujours très heureux! »
Des denrées fraîches pour les communautés uniquement accessibles par avion
Grâce à notre partenaire de produits frais, Subway Canada, la banque alimentaire Niqinik Nuatsivik Nunavut et toutes les autres banques alimentaires qui participent au programme Après la cloche ont également reçu une subvention pour ajouter des fruits et légumes frais à chaque sac de denrées avant leur distribution.
Dave Blottner, directeur général de la Food Bank Society of Whitehorse, explique qu’au Yukon, où le coût d’une seule pomme peut atteindre 2,50 $, la possibilité d’ajouter des fruits et légumes frais aux sacs de denrées nutritives distribués dans le cadre du programme Après la cloche fait toute la différence dans la vie des membres de la communauté.
Comme le prix du carburant et les coûts de transport continuent d’augmenter, M. Blottner ajoute que certains des aliments frais et sains inclus dans les 840 sacs de denrées livrés à la Food Bank Society of Whitehorse cette année n’auraient peut-être pas été accessibles aux enfants de la région.
Bon nombre des aliments dans les sacs de denrées ne sont pas facilement accessibles ici en raison de leur coût élevé. Ils sont donc très appréciés par les enfants, comme le granola et… les pommes! » explique M. Blotter.
« Ensemble, nous sommes plus forts. »
Mme MacInnis espère que le programme Après la cloche continuera de croître pour répondre au besoin immédiat en aliments sains et accessibles dans les communautés nordiques lorsque les programmes de repas essentiels à l’école prennent fin l’été.
« C’est déchirant, de distribuer le dernier sac de denrées et de voir qu’il y a encore une file d’attente, raconte-t-elle. J’espère que les subventions pourront continuer. »
Il existe plusieurs façons de changer les choses et mettre fin à la faim une fois pour toutes.
POUR EN SAVOIR PLUS SUR LA FAÇON DONT VOUS POUVEZ NOUS AIDER
* Voir https://www.nutritionnorthcanada.gc.ca/fra/1548078467819/1548078497301 et https://www.ottawapublichealth.ca/en/public-health-topics/resources/Documents/2018_NFB-Report_FN.pdf