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Bulletins scolaires de l’Île-du-Prince-Édouard
Section 1: Expérience de la pauvreté ![]() ![]() |
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Indicateur | Donnés | 2024 Grade |
2023 Grade |
La situation des gens est moins bonne que l’an dernier
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46.9% | D- |
D- |
Personnes qui consacrent plus de 30 % de leur revenu au loyer
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35.2% | D |
D |
Personnes ayant de la difficulté à accéder aux soins de santé
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22.3% | F |
F |
Les bénéficiaires du soutien gouvernemental qui affirment que les taux sont insuffisants pour suivre le coût de la vie
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20.8% | A- |
A- |
Pourcentage du revenu consacré aux coûts fixes au-delà du loyer
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59.1% | D |
D |
Dans l'ensemble | C- |
C- |
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Section 2: Mesures de la pauvreté ![]() ![]() |
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Indicateur | Donnés | 2024 Grade |
2023 Grade |
Taux de pauvreté (MPC)
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7.4% | D+ |
D+ |
L’aide sociale en pourcentage du seuil de pauvreté (adultes vivant seuls)
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64% | C+ |
C+ |
L’aide aux personnes en situation de handicap en pourcentage du seuil de pauvreté
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71% | C+ |
C+ |
Taux de chômage
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6.6% | F |
F |
Taux d’insécurité alimentaire
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23.6% | F |
F |
Dans l'ensemble | D |
D |
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Section 3: Défavorisation matérielle ![]() ![]() |
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Indicateur | Donnés | 2024 Grade |
2023 Grade |
Niveau de vie inadéquat
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18.4% | A- |
A- |
Niveau de vie gravement inadéquat
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6.1% | B+ |
B+ |
Dans l'ensemble | A- |
A- |
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Section 4: Progrès législatifs ![]() ![]() |
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Indicateur | Donnés | 2024 Grade |
2023 Grade |
Progrès législatifs
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D |
D |
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Dans l'ensemble | D |
D |
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L’Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.) fait face à un inquiétant problème de pauvreté : plus de 7 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, et la province affiche le taux d’insécurité alimentaire le plus élevé au pays (24 %, ce qui correspond à près du quart des habitants de la province). (Étant donné le vieillissement rapide de la population, de nombreuses personnes disposent de revenus fixes et peinent à couvrir leurs dépenses de base. De plus, les peuples autochtones, les nouveaux arrivants et les familles monoparentales font partie des personnes dans la province qui sont touchées de façon disproportionnée par la pauvreté.
Le coût élevé de la vie, l’augmentation des loyers et la stagnation des salaires exacerbent les problèmes de pauvreté dans la province. Le revenu moyen est inférieur à la moyenne nationale, et les faibles salaires font en sorte que les personnes parviennent difficilement à subvenir à leurs besoins de base. Comme les habitants de l’Î.-P.-É. gagnent en moyenne 7 000 $ de moins que les résidents des autres provinces canadiennes, les ménages à faible revenu consacrent une grande partie (jusqu’à 60 %) de leur revenu à des coûts fixes comme les services publics et le transport. Cette situation explique le fait que 31 % (le pourcentage le plus élevé au pays) des clients des banques alimentaires ont comme principale source de revenus un revenu d’emploi, ce qui indique clairement que les salaires ne permettent pas de mettre suffisamment de nourriture sur la table.
Comme 60 % des revenus sont consacrés aux coûts fixes, il ne reste plus aucun coussin pour faire face à l’inflation des prix du logement. Ainsi, une personne sur trois reçoit une allocation pour le logement à l’Î.-P.-É.
Le fait que la province demeure l’une des deux seules à ne pas indexer sa fourchette d’imposition en fonction de l’inflation et qu’elle ne s’assure pas que les prestations d’aide sociale tiennent compte des changements de prix aggrave la situation. Au fil du temps, ce décalage par rapport aux autres provinces érode la valeur réelle de l’aide offerte et oblige les résidents à payer plus d’impôts sans voir leur revenu réel augmenter et à jongler avec moins d’argent dans leurs poches pour subvenir à leurs besoins essentiels comme se loger et se nourrir.
De plus, l’économie de l’Î.-P.-É. repose fortement sur des industries saisonnières comme l’agriculture et le tourisme, ce qui entraîne une hausse du niveau de chômage ou de sous-emploi pendant la basse saison. Sans surprise, le pourcentage de personnes (26 %) à l’Î.-P.-É. qui demandent des prestations d’assurance-emploi est plus élevé que dans toutes les autres provinces.
Le gouvernement progressiste-conservateur (PC) de l’Î.-P.-É. a été réélu en avril 2023. Au cours de son deuxième mandat dans une province aux prises avec de graves problèmes, il devra agir rapidement pour surmonter la flambée du coût de la vie.
Comme les autres provinces du Canada atlantique, l’Î.-P.-É fait actuellement face à une pénurie de logements abordables. Pour remédier à cette crise, la province a récemment instauré un gel des hausses de loyer jusqu’à la fin de 2023, qui sera suivie d’un plafond d’augmentation de 3 %.
En 2018, le gouvernement provincial a créé un conseil consultatif sur la réduction de la pauvreté afin de formuler des recommandations et des commentaires pour éclairer l’élaboration d’un plan d’action sur cinq ans visant à lutter contre la pauvreté dans la province. Bien que le processus ait semblé sur la bonne voie en 2019, peu de progrès ont été réalisés depuis.
Le budget 2023 de l’Î.-P.-É prévoit des engagements modestes pour le secteur de la santé, y compris des mesures pour accroître l’accès aux produits pharmaceutiques et le soutien en santé mentale. Il prévoit aussi des engagements de moindre envergure, notamment à l’égard d’un programme de location avec option d’achat et de fonds pour accélérer la mise en œuvre d’initiatives en matière de garde d’enfants et de logement abordable, ainsi que des investissements dans le transport en commun. Bien que tous ces engagements soient de bon augure, des investissements plus importants dans ces domaines seront nécessaires pour apporter des changements concrets.
Malheureusement, des efforts politiques isolés ne suffiront pas pour aider les gens à se sortir de la pauvreté. L’élaboration d’une stratégie ambitieuse sera cruciale si l’Î.-P.-É. espère ouvrir la voie à de meilleures conditions socioéconomiques pour ses citoyens.
Selon des experts locaux, le gouvernement devrait se concentrer sur le soutien aux groupes clés comme les personnes âgées, les familles monoparentales, les peuples autochtones et les personnes aux prises avec des problèmes de dépendance et de santé mentale. Ils recommandent également d’instaurer un revenu de base, négocié avec le gouvernement fédéral et dont pourraient disposer jusqu’à 40 % des gens dans la province.
Protection contre l’inflation
- Indexer les tranches d’imposition et les contributions sociales sur l’inflation
Le gouvernement provincial s’est récemment engagé à accroître les montants d’un certain nombre de crédits d’impôt et à procéder à un examen des taux et des tranches d’imposition des différentes provinces afin de rendre le régime fiscal plus concurrentiel et moins coûteux pour les résidents de l’Î.-P.-É. Dans le cadre de cet exercice, le gouvernement devrait privilégier l’instauration d’une indexation complète, tant pour les tranches d’imposition que pour les crédits et contributions, y compris l’aide sociale. Jusqu’à ce que l’indexation complète soit adoptée, tout effort visant à améliorer la générosité des programmes, particulièrement à la lumière des récentes pressions inflationnistes, ne constituera que des solutions temporaires à court terme.
Prestations pour enfants et familles
- Mettre sur pied un programme de prestations pour enfants
Contrairement aux autres provinces, l’Î.-P.-É. ne dispose actuellement d’aucun programme de prestations pour enfants pour aider les familles. Et pourtant, la province est très proche d’éradiquer complètement la pauvreté infantile. En 2021, environ 4,4 % des jeunes de moins de 18 ans étaient issus de ménages considérés comme vivant sous le seuil de pauvreté selon la mesure du panier de consommation (MPC). Compte tenu du nombre disproportionnellement élevé de résidents de plus de 65 ans dans la province, l’Î.-P.-É offre un soutien important aux personnes âgées. Toutefois, tant sur le plan social que sur le plan économique, il est impératif de placer le succès des familles au cœur des priorités.
La province devrait envisager l’ajout d’un programme de prestations familiales supplémentaire, en plus de l’ACE, afin de contribuer à éradiquer la pauvreté infantile. En l’absence de coopération du gouvernement fédéral pour mettre sur pied un projet pilote portant sur le revenu de base, il s’agirait d’une mesure provisoire utile pour continuer de faire progresser les objectifs de cette initiative, tout en encourageant la croissance démographique et économique
Soutien du revenu
- Augmenter les exemptions de gains pour les adultes vivant seuls
Les adultes vivant seuls et qui sont considérés comme étant aptes au travail reçoivent le montant d’aide sociale provinciale le moins élevé, ce qui les place 3 690 $ sous le seuil de la pauvreté économique extrême. Le gouvernement devrait augmenter le montant des exemptions de gains en accordant une exemption minimum de 350 $ par mois plus 40 %, au lieu des 250 $ par mois et 30 % actuels prévoit d’autres augmentations au cours des prochaines années.
- Remplacer la carte-cadeau de 100 $ pour l’épicerie offerte aux personnes de 65 ans et plus à faible revenu par une allocation d’épicerie récurrente
L’Î.-P.-É. est la seule province à s’être dotée d’objectifs bien définis en matière d’insécurité alimentaire, visant même jusqu’à l’éliminer d’ici 2030. Pour atteindre ses objectifs, elle devrait envisager de remplacer le paiement unique versé en 2022 pour aider à compenser la hausse des coûts de l’épicerie par une forme récurrente de soutien aux personnes âgées et aux autres groupes vulnérables. Nous recommandons le versement d’une allocation d’épicerie de 300 $ par année aux personnes dont le revenu est inférieur au seuil de la MPC. Cette initiative coûterait environ 3,6 millions de dollars par année, et pourrait être mise en œuvre progressivement, en commençant par les personnes âgées.
FICHE DE RENDEMENT
- Placez le curseur sur les provinces ou territoires pour voir un aperçu de leur note respective.
- Cliquez sur les provinces ou territoires pour afficher l’aperçu de leur fiche de rendement sur la pauvreté.
- Pour en savoir plus sur la note globale, le contexte, l’orientation politique, les perspectives et les recommandations politiques, cliquez sur Afficher la fiche de rendement.
Ces notes représentent la mesure dans laquelle les efforts de réduction de la pauvreté des gouvernements provinciaux, territoriaux et fédéral sont efficaces. Comme plusieurs facteurs contribuent à la pauvreté, tels que les coûts du logement et des besoins quotidiens ainsi que la qualité du filet de sécurité sociale, ces fiches de rendement évalueront l’expérience de la pauvreté partout au Canada et les mesures que peuvent prendre les gouvernements pour améliorer leurs politiques sociales.
Les provinces et les territoires sont comparés les uns avec les autres pour évaluer l’expérience de la pauvreté, les mesures de la pauvreté, le niveau de vie et le progrès du gouvernement dans l’adoption d’une loi anti-pauvreté. Cette approche aide les décideurs politiques et les défenseurs à comparer les résultats des gouvernements, à cerner les politiques qui fonctionnent bien à l’échelle nationale et à disposer de données probantes pour promouvoir des politiques efficaces de lutte contre la pauvreté.
Il s’agit d’un outil évolutif qui sera mis à jour chaque année pour suivre les progrès réalisés par les gouvernements dans la réduction de la pauvreté.
A
B
C
D
F
INC
Inconclusive
En tant qu’organisme qui soutient un réseau d’associations d’un bout à l’autre du pays, Banques alimentaires Canada reconnaît que ses activités sont exercées sur les territoires traditionnels des peuples autochtones qui ont pris depuis des temps immémoriaux soin de ces terres que nous appelons maintenant le Canada.
Nous reconnaissons que bon nombre d’entre nous sont des colonisateurs et que ces terres sur lesquelles nous vivons, travaillons, échangeons et voyageons sont assujetties à l’autonomie gouvernementale des Premières Nations en vertu de traités modernes, de territoires non cédés et non abandonnés, ou de territoires traditionnels desquels les membres des Premières Nations, les Métis et les Inuits ont été déplacés.
Nous nous engageons à décoloniser et à démanteler les systèmes d’oppression qui ont dépossédé et continuent de déposséder les peuples autochtones de leurs terres et de les priver de leurs droits inhérents à l’autodétermination. Il s’agit notamment d’évaluer le rôle que Banques alimentaires Canada a joué dans la perpétuation de ces systèmes et de travailler à devenir des partenaires actifs dans la voie de la réconciliation.