Les banques alimentaires du Canada travaillent d’arrache-pied pour s’assurer que les gens ont toujours quelque chose à se mettre sous la dent, et notre personnel s’efforce également de trouver des solutions à long terme pour vaincre la faim. C’est un enjeu que Richard Matern, directeur, Recherche, prend très au sérieux.
« Je suis vraiment fier qu’en tant qu’équipe, nous puissions travailler sur ces deux fronts : mettre en lumière l’importance des besoins immédiats et mettre fin pour de bon à l’insécurité alimentaire. Je me concentre principalement sur la recherche de solutions à long terme et, pour y parvenir, nous menons d’importants projets de recherche en fonction de la demande des banques alimentaires et des facteurs qui sous-tendent leur utilisation. La recherche est essentielle. Elle appuie la défense des intérêts et permet de rassembler les preuves nécessaires pour inciter le gouvernement à prendre des mesures. »
Heureusement, d’autres personnes se penchent aussi sur les effets néfastes de l’insécurité alimentaire au Canada.
« Je regarde aussi les travaux de recherche externes. Nombreuses sont les banques alimentaires qui font leurs propres recherches partout au pays. Beaucoup de recherches s’intéressent également à la façon dont l’insécurité alimentaire affecte divers aspects de la vie, ayant une incidence non seulement sur la personne touchée, mais aussi sur la société. Par exemple, certaines recherches cherchent à mesurer l’incidence de l’insécurité alimentaire sur la santé mentale. J’aime analyser les conclusions tirées de ces recherches pour voir comment la nôtre s’inscrit dans le portrait global ».
La recherche dans ce domaine comporte toutefois son lot de défis.
« La collecte de données demande beaucoup de temps, de persévérance et de patience. Il nous faut contourner de nombreux obstacles, comme les retards dans la communication des données ou l’intégration d’une nouvelle base de données client, ce qui peut avoir une incidence sur les chiffres déclarés. Nous devons composer avec un vaste réseau dont les capacités et les outils de collecte d’information varient. Notre tâche peut s’avérer particulièrement difficile lorsque les banques alimentaires servent un volume élevé de clients chaque jour ou qu’il n’y a tout simplement pas assez de personnel pour recueillir toutes les données. Lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé, les difficultés se sont intensifiées. Toutefois, lorsque la collecte de données est possible, les renseignements recueillis valent de l’or. »
Chaque défi est une occasion d’apprentissage.
« Nous avons beaucoup appris au fil des années. Nous savons que nous devons adopter une meilleure approche pour aider le réseau à recueillir des données et à rendre la collecte plus accessible. Cette année, nous avons créé une nouvelle plateforme de sondage en ligne pour faciliter un peu les choses pour le réseau. Nous sommes aussi conscients des limitations qui existent en raison de la pandémie, comme les délais et les exigences de distanciation sociale pour les services de première ligne. Nous avons réalisé l’importance d’être bref et concis et de tourner notre attention vers ce dont nous avons vraiment besoin. Même si nous faisions en sorte de ne jamais perdre de vue ces priorités auparavant, la pandémie a eu pour effet de mieux orienter nos pratiques. Notre temps est limité et précieux. »
Dans le cadre de ses fonctions de directeur, Recherche, Richard a eu la chance de visiter des banques alimentaires exceptionnelles. Il se souvient entre autres d’une histoire qui l’a ému.
« Lors d’une visite d’une banque alimentaire à Barrie, nous avons remarqué qu’il y avait beaucoup d’allées comme dans un supermarché et que les tablettes étaient remplies de toute sorte d’aliments comme à l’épicerie. Il y avait une petite section réservée pour des gâteaux d’anniversaire, des chandelles et d’autres produits dont les parents peuvent avoir besoin pour célébrer l’anniversaire de leurs enfants. Ça m’a frappé de voir comment la pauvreté n’influe pas seulement sur la capacité des gens à se procurer de la nourriture. Elle les empêche de célébrer des étapes marquantes de leur vie et d’offrir un simple cadeau à leurs proches pour souligner une occasion spéciale. Du coup, je suis heureux de constater que les banques alimentaires tiennent compte de ces détails et font ce qu’elles peuvent pour améliorer les choses. »
Cette bienveillance est ce qui donne des ailes à Richard.
« Je suis tellement impressionné par le travail accompli par les banques alimentaires. Le personnel dévoué travaille très fort pour soutenir les clients. Même pendant les périodes difficiles, les banques alimentaires du Canada répondent à l’appel de leurs clients. Malgré les incertitudes, elles savent s’adapter rapidement à presque toutes les situations. Et la pandémie de COVID-19 n’en est qu’un exemple. Lorsque des obstacles surviennent, comme la fermeture d’une usine locale ou une catastrophe naturelle, les besoins des clients augmentent et les banques alimentaires doivent réagir rapidement. C’est ce qui m’inspire le plus. Comme elles, je crois vraiment en la cause. »
Les Canadiens se sont montrés très généreux au fil des ans, et Richard espère qu’ils sont conscients de l’incidence de leur bienveillance sur la vie des personnes souffrant d’insécurité alimentaire.
« Je suis extrêmement fier de vivre dans ce pays et des mesures prises sur différents fronts pour lutter contre la faim dans le contexte actuel de pandémie mondiale. D’ailleurs, l’objectif du rapport sur la COVID-19 était non seulement de sensibiliser la population à l’incidence de la pandémie sur les banques alimentaires, mais aussi de montrer que les dons contribuent à améliorer concrètement la vie des gens. Le rapport rappelle comment le soutien des Canadiens a permis aux banques alimentaires de s’adapter rapidement à une situation sans précédent. J’ai eu l’impression que c’était ma chance de dire “regardez ce que vous êtes capable de faire!” Je veux pouvoir raconter des histoires comme celle-là. Les donateurs CHANGENT LA DONNE. Je veux qu’ils voient le fruit de leur générosité. »